Que ce soit pour devancer la concurrence, positionner son entreprise, améliorer l’image et la gestion des risques, les achats responsables représentent une réelle opportunité pour les organisations. Les pratiques d’achats responsables, bien que récentes, font déjà partie des « top 3 priorités » des départements d’achats. C’est ce que révèle la deuxième édition du « Baromètre Achats Responsables » réalisée par l’ObsAR en France et publiée en janvier 2011.
La mise en place d’une politique d’approvisionnement responsable (PAR) est maintenant une priorité absolue pour 67% des organisations et date de trois ans en moyenne. Les principales motivations des organisations sont le respect des règlements et des normes et l’amélioration de l’image de l’entreprise.
Il est intéressant de noter que l’écart diminue entre les intentions des entreprises et les réalisations concrètes. La moitié des organisations atteignent leurs objectifs et se sont dotées d’indicateurs de suivis de la progression. Les objectifs sont maintenant quantifiables.
Les enjeux du développement durable touchent presque tous les aspects de la chaîne d’approvisionnement. Les types de produits achetés, la façon dont ils sont fabriqués, distribués et disposés ont des répercussions sur la gestion de l’énergie, de l’eau et des déchets. Les départements d’achats ont donc un rôle clé à jouer dans les démarches globales du développement durable.
La norme ISO 26 000 a vu le jour en novembre 2010 et dresse les lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale des organisations. L’ObsAR participe déjà aux côtés de l’AFNOR (Association Française de Normalisation) à un projet qui détaillera la fonction achats de la norme ISO 26 000. L’AFNOR a d’ailleurs rédigé un document en décembre 2009 qui dresse les lignes
directrices pour l’intégration des enjeux du développement durable dans la fonction achats. Les démarches en achats responsables ont dépassé la notion verte et intègrent dorénavant des critères sociaux et économiques du développement durable. Les critères sociaux sont encore peu considérés toutefois ces derniers sont en croissance.
L'acquisition de produits et services responsables requiert des points de repère pour les acheteurs. Selon le Baromètre, 66% des organisations maîtrisent peu le caractère responsable de leurs fournisseurs et les acheteurs s’en remettent principalement aux labels, certifications, indicateurs et questionnaires transmis aux fournisseurs. Fait rassurant, la majorité des répondants ont un niveau de connaissance jugé plutôt bon en ce qui concerne les règlementations, les référentiels et des bonnes pratiques.
On ose espérer que l’intégration des achats responsables au Québec s’apparente à celle de la France bien que l’Amérique du Nord accuse un retard par rapport à l’Europe de l’Ouest pour l’implantation des pratiques de développement durable ou pratiques de chaînes d’approvisionnement vertes. Cette constatation provient d’une étude réalisée par IBM en 2009 qui a pour titre « La chaîne d’approvisionnement plus intelligente de demain ». Il serait fort intéressant de réaliser un baromètre québécois sur les achats responsables en entreprise. La progression accélérée des initiatives en achats responsables rendent les sondages rapidement non représentatifs.
En conclusion, les initiatives d’achats responsables et la mise en place d’indicateurs de suivis sont définitivement à la hausse. Les tendances actuelles montrent une méthodologie progressive des départements d’achats. Les organisations qui négligent l’approvisionnement responsable risquent de perdre du terrain. Pour atteindre leurs objectifs, les organisations ont besoin d’indicateurs, de référentiels et de pratiques exemplaires qui les guideront dans leurs propres démarches et il faut se rappeler qu’au delà de l'image projetée il y a avant tout des bienfaits environnementaux et sociaux.
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